MATERNELLE
7h40, à la table du petit dejeuner.
Anouk parcourt les mentions sur le paquet de céréales. “Elles seront périmées le 12 décembre 2010 à 21h23. Pourquoi 21h23 ?” Totalement ensuquée devant mon bol de thé, je maugrée : “Ça doit être l'heure à laquelle le paquet a été fabriqué. Mais ça n'a aucun sens de dire qu'un paquet …”
Claire : “Et moi, je serai périmée quand ?”
Chaque matin, nous faisons route, à pied, jusqu'à la maternelle. Une douzaine de minutes de marche. Puis Anouk emprunte un court chemin jusqu'à la primaire. Après avoir laissé Claire au seuil de son école, j'emprunte un escalier me conduisant à une rue pavillonnaire qui longe la cour de récré de la maternelle et descend jusqu'à la gare d'Epinay. J'enfile mes rollers et me laisse porter jusqu'à mon train de 8h37.
Jusqu'alors, je m'arrêtais sur le trottoir à hauteur de la classe de Claire, pour l'apercevoir en contrebas, dans sa classe éclairée, avant de filer à mon travail.
Il fait désormais grand jour le matin. Ce dont je me réjouis. Mais cela me prive de ce petit plaisir maternel, de cette image que je glissais dans ma poche de manteau. La maîtresse n'allume plus le plafonnier et, de mon poste d'observation, la classe de ma pépette reste dans la pénombre.
Ce n'est pas la table du petit déj'… Hélas ! Mais le dessert du menu enfants de l'Atelier Renault (un restau hautement recommandable, sur les Champs-Elysées).