Faut pas Nous Arnaquer Comme ça ! La FNAC fut
Faut pas Nous Arnaquer Comme ça !
La FNAC fut créée par deux anciens militants trotskystes, dont un fut – paraît-il – le garde du corps de Trotsky. Ils entendaient rendre la culture accessible aux masses grâce à des prix raisonnables.
De l'eau a coulé sous les ponts… la FNAC est passée entre les mains de plusieurs propriétaires et il n'est point évident que la démocratisation de la culture soit désormais l'objectif premier du groupe Pinault-Printemps-Redoute.
Il y a encore quelques mois, lorsqu'on voulait joindre un magasin, il suffisait de chercher son numéro, au tarif local, dans l'annuaire. Aujourd'hui, on doit passer par un numéro surtaxé à 0,34 ct d'euro/minute. Et hurler à un automate sourd-dingue le nom du point de vente que l'on souhaite joindre ; puis exposer, à haute voix toujours, sa motivation. Bonjour la discrétion lorsqu'on est dans la rue !
C'est ainsi que, lundi, je cherchais à joindre la Fnac Saint-Lazare pour savoir si elle avait en stock des batteries pour un Powerbook 12 pouces. Je dus hurler une bonne dizaine de fois “Demande d'information sur un produit” avant que la machine consentît à me renvoyer sur l'accueil de la Fnac Saint-Lazare. Là (las, plutôt), un répondeur m'apprit que le magasin était fermé pour cause d'inventaire. La conversation avait pris environ 3 minutes, ce qui nous fait le coup de fil à 0,92 €.
Je réitérai aussitôt, réclamant la Fnac-Ternes. Cette fois-ci, j'atterris bien à l'accueil. Le ton de la réceptionniste me fit presque regretter le répondeur de Saint-Lazare, mais à ce stade, mieux vaut laisser sa susceptibilité de côté. Elle me renvoya sur le rayon informatique où je fis sonner le téléphone une trentaine de fois, histoire de ne pas avoir fait tout ça pour rien. Ben si, pour rien. Durée de l'appel : 5 minutes, soit 1,77 €. Il m'en a donc coûté 17 balles pour que dalle. Sans doute plus, puisque j'ai appelé avec mon portable. C'est plus un coup de fil, c'est un coup de bambou !
Hier soir, je suis allée sur Ebay. J'ai commandé une batterie neuve à 65 euros, soit deux fois moins cher que sur fnac.com.
Et je fus prise d'une nostalgie pour une époque qui ne connaissait ni les batteries d'ordinateurs portables, ni les numéros surtaxés.