GLAMOURSS Si j'ai vendu ma moto, il y a sept ans,
GLAMOURSS
Si j'ai vendu ma moto, il y a sept ans, c'était pour cause de “maternité responsable”. Plus question de risquer bêtement ma vie, alors que j'avais une naine (et maintenant deux) à charge. Ça, c'est la version officielle. Mais le bruit court que la vraie raison est que je déteste porter un casque. Ça graisse le cheveu et ça l'aplatit. Surtout quand il est fin, ce con ! (c'est une synecdoque* : j'ai quand même plus d'un poil sur le caillou).
C'est pour le même motif que j'évite de porter des couvre-chefs. Une fois le bonnet ou le chapeau retiré, j'ai l'air d'un moine trappiste (la tonsure en moins).
Mais là, pas moyen d'y échapper. En deçà de - 5 °C, sortir découvert c'est du suicide crânien. Vous me direz, pour ce qu'elle me sert ma tête ! Mais bon, j'y tiens un minimum. La mort dans l'âme, et la tête dans les courants d'air, j'ai donc fini par acheter une casquette... C'est sûr, j'ai moins froid, mais quand je l'enlève, ça me fait une tête de cul, comme disent les jeunes (quand on veut dire des insanités, il suffit d'ajouter “comme dit Bidule” et ça passe comme une lettre à la poste. J'adore les techniques jésuites...). Trop canon la meuf !
Et je parle même pas des couches de tee-shirts, sous-pulls et pulls qui font un épais rembourrage sous mon manteau, et de la double épaisseur de chaussettes. J'ai l'impression d'être un oignon obèse avec des pieds orange (ce sont des chaussettes Quechua... J'en vois qui connaissent !).
Quand je suis partie ce soir, mon chef m'a dit : “Avec ta casquette et ton manteau noir, on dirait un révolutionnaire russe.” J'ai plus qu'à me laisser pousser la barbe et je serai vraiment au summum de la glamouritude.
* Ce n'est pas (que) par cuistrerie que je mets un lien explicatif sur ce terme. Moi-même, je pensais que c'était une métonymie. J'ai vérifié et constaté que j'avais tort. Et je me suis dit qu'il y avait peut-être d'autres personnes qui seraient intéressées de connaître cette figure de style.