MAUDITS MOTS DITS
Avec Claire, nous entrons dans la phase des “mots d'enfants”, dont la simple mention fait fuir le commun des mortels, tout comme une invitation à une soirée diapos. Ceci dit, avec l'avènement de l'APN, les soirées diapos ont du plomb dans l'aile. Manque de bol, on n'a pas encore remplacé nos enfants par des chiards numériques et munis d'un bouton on/off.
Le mot d'enfant ne fait rire que les parents du mouflet, et encore, surtout celui qui en est témoin. Car son caractère pittoresque tient beaucoup à la mimique qui l'accompagne et à la petite voix zozotante qui le prononce. “Aucun doute, mon enfant est surdoué. Autant d'humour, d'inventivité...”, s'imagine généralement le géniteur. Jusqu'à ce qu'il réalise que tous les enfants font des mots d'enfants et qu'il voit les résultats de sa progéniture au CP. Au deuxième, on est généralement plus circonspect...
Bien que conscient de ces caractéristiques qui rendent le mot d'enfant peu exportable hors du domicile familial, le parent n'a de cesse d'en faire profiter le maximum de victimes. Il récolte en général de pauvres sourires polis, qui ne le dissuaderont pas de raconter le prochain aux mêmes personnes, au grand désespoir de celles-ci, surtout si elles ont pris un poisson rouge pour satisfaire leur instinct ma(pa)ternel, parce que les enfants, c'est vraiment trop trop chiant. La preuve.
Et je ne dérogerai pas à la règle, car lucide je suis, mais mère je reste, avec le mot d'enfant du jour :
- Maman, tu connais monsieur Gascar ?
- Non. C'est qui ?
- C'est le mari de madame Gascar.
- Et c'est qui madame Gascar ?
- Ben, c'est la girafe du dessin animé “Madame Gascar”.