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Karmara : voyage en mère
Karmara : voyage en mère
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12 juin 2008

BELLE DAMEOISELLE

Sidonie, c'était une véritable oie blanche ! Elle n'a rien vu venir quand Marcel lui susurrait : "Viens ma cocotte, l'amour donne des ailes, tu vas voir !” Auteur d'eux, ça cancanait sec... Toutes les sales commères du quartier. Elle en était toute embarrassée, la jolie Sidonie. Pour ne rien montrer de son émoi, elle tendait sa petite tête, l'air indifférent, et continuait à se dandiner maladroitement, en écoutant Christophe Maé sur son Ipod (c'est le chanteur préféré d'Anouk... c'était juste pour caser la vidéo et lui faire plaisir. Vous êtes pas obligé d'écouter non plus...). Mais son petit cœur battait la chamade pour son gandin. Alors, un soir, dans la pénombre du square, entre le séquoia et le cèdre du Liban, elle céda à ses avances... Ce ne fut pas vraiment l'extase, car son amant manquait de délicatesse. Naïve, elle s'imagina malgré tout un avenir à deux, fait de tendresse et de complicité, de quelques prises de bec sans doute, mais aussi de parties de pattes en l'air plus ébouriffrantes. Las ! Marcel était volage. Il prit la jeune vierge et la tangente. C'était vraiment le gars qui voulait se donner un jars. Elle en fut désespérée, puis triste, puis vaguement dépitée, puis elle oublia. Elle était charmante, mais un peu bécasse, pour tout dire. Puis son ventre s'alourdit. Elle en fut d'abord vaguement dépitée (elle crut que c'était un problème de digestion : je vous l'ai dit, elle avait pas inventé le coquetier !). Puis joyeuse, puis béate. A part quelques nausées, de la constipation, des hémorroïdes, des problèmes de circulation, un diabète gestationnel, un risque de toxoplasmose et l'attitude déplorable des Parisiens dans les transports en commun, sa grossesse se passa bien. Julot des Batignolles Elle pondit trois œufs, qu'elle couva un mois. Le temps lui parut long, surtout vers la fin. C'est comme les films de Stanley Kubrick, ça paraît toujours long vers la fin. Vers le début aussi d'ailleurs. Mais Jules veillait. Jules, c'est le brave gars, un peu couillon. Le genre à épouser des Sidonie et à leur faire des petits, s'il n'y avait pas des Marcel sur la route. Sauf que Sidonie, elle lui plaisait, en cloque ou pas. Et Jules, il avait des principes, il aimait la maman, les petits il ferait comme si c'était les siens... Puis les petits éclorent, par un beau matin de juin, dans un fourré entre le séquoia et le cèdre du Liban. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait eu le sentiment que c'était le bon endroit pour les faire naître. La petite oie blanche resta une petite oie blanche, mais devint une mère. Cela cancana de plus belle dans le quartier. Elle s'en foutait royalement. Ses oisons étaient les plus beaux du monde. Et en plus, il y avait Jules. Jules qui protégeait les petits bec et ongles. Surtout bec (il m'a fait flipper ma race quand j'ai pris des photos !). Papa Zulot, comme disaient déjà les petits... (Spécial dédicace to Heure-Bleue)
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Commentaires
C
Tu devrais mettre tes textes en musique... tellement c'est beau ce que tu racontes. Par contre, on t'interdit d'aller pousser la chansonnette aux abords de l'Elysée des fois que.... tu sais... CéciliA.... RachidA... RamayA.... CarlA.... KarmarAAAAAAAAAAAA ;)
K
@Blue : Au point...<br /> @Croissant 15 : je lis ton comm' depuis le MacDo de Gennevilliers. Trop la classe ! ;-)) (dans la série "Je mène une vie palpitante")
C
TROP bien...
L
Au point de ne pas mettre de "s" à "des heures"? :D
K
Non, c'est dans le XVIIe à Paris, dans mon quartier de boulot (avant notre déménagement en 2010 dans un no man's land de bureaux banlieusards. Si tu vois le genre...
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