9 juin 2008
PREMEDITATION
“Le plus dur est derrière nous, j'en suis sûre”, leur ai-je dit. Je leur ai montré le ciel, limpide, et le soleil qu'on devinait derrière la ligne des toits.
Il n'était pas tout à fait 9 h 00. Je portais une robe de circonstance. De couleur tomate presque mûre. Les miennes ont semblé se redresser, le long de leur tuteur, galvanisées par cette annonce et par un rayon qui perçait entre les maisons d'en face. Enfant prodigue, le printemps revenait sur la pointe des pieds, gêné de s'être absenté si longtemps.
J'ai effectué une volte-face. Ma robe a changé de nuance et a pris une belle teinte fraise écrasée. Le petit fraisier suspendu semblait guetter mon mouvement. “Je ne t'oublie pas..., l'ai-je tendrement apostrophé. Finie la grisaille ! Le temps est venu pour toi de rosir à la vie. Va, croîs et embellis.”
Puis, dans ma robe devenue jaune, je m'en suis allée vers mon destin de salariée dans la grande ville, en songeant aux délicieuses tomates mozarella et à la succulente soupe de fraises maison que je ne manquerais pas de concocter dans les prochaines semaines.
Il sera toujours temps de leur parler de leur avenir...
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