8 juin 2008
DES CHOSES BIEN
Tiens, ça fait un petit bout de temps qu’il n’a pas été question d'art contemporain. Pour tout dire, j’y vais à doses homéopathiques, parce que cela entraîne une telle chute d’audience qu’il me faut au moins trois posts sur le caca de Claire pour faire remonter les stats :-). Un peu comme si TF1 décidait de diffuser un colloque sur Guy Debord en prime time, ou si Paris-Turf passait des pages beauté au milieu des pronostics.
Comme vous l’aurez compris, Epinay n’est pas une ville à l’avant-garde sur le plan de la culture... le maire semblant confondre ce mot avec animation pour le troisième âge, et pas seulement lors de la Fête de la musique. Heureusement que nous voisinons avec Enghien-les-Bains et son épatant Centre des arts. Une commune également dirigée par une équipe de droite, comme quoi cela n’a rien à voir.
Depuis le 6 juin, et jusqu’au 14, Enghien propose Bains numériques, une manifestation dédiée aux arts électroniques, avec des dizaines d’installations, de rencontres, de spectacles. Au CDA, mais aussi dans la rue, et dans divers lieux emblématiques de la ville.
J’ai testé quelques-unes des installations. Bon, y’a un peu de déchet, on va dire... Par exemple, au CDA, pas la peine d’aller faire la queue (en prenant un ticket, comme au rayon fromage chez Carrefour !) pour l’expérience Dans le noir, c’est pipeau. Quand tu bouges, t’entends des sons. Waouh ! quelle affaire ! Quelle est la démarche artistique derrière ça ? En plus, c’est mal réalisé, le noir n’est pas absolu.
Samedi soir, il y avait aussi une espèce de son et lumière grandiloquent sur la façade du Casino, qui avait largement attiré le chaland.
“Je suis en perm' à Nantes”
En revanche, dans le hall de l’Hôtel du Parc, pas un chat – hormis les chics clients du restaurant – pour découvrir Bien des choses, le travail de Cléa Coudsi et Eric Herbin, auquel j’ai été très sensible.
Les deux artistes ont installé un mur de cartes postales anciennes, rédigées avec ces belles écritures penchées d’autrefois, au verso de vues du Touquet, de Nantes, de la Pologne... Lorsqu’on les soulève, des voix s’élèvent, livrant d'autres récits, plus intimes. Comme si l’on entendait les vraies pensées qui se cachent derrière les mots e(a)ncrés sur le carton.
Plus on soulève de cartes, plus les voix s’additionnent et s’entremêlent. Elles se croisent sans “se voir”, raconte un petit bout d’existence, un bout de chemin ; chaque voix suit sa voie. C’est beau, touchant, ça pulse comme un cœur, cela donne envie de sourire à la vie.
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