2 novembre 2007
CLICHES D'AUTOMNE (1)
L’ambiance est un peu morne, on va dire. C’est la période qui veut ça. Les jours tout courts, la grisaille, la Toussaint... Pas de quoi sauter au plafond. Plutôt que d’étaler des états d’âme couleur muraille, voici des choses que j’ai vues et que j’ai aimées ou trouvées intéressantes :
A la Maison européenne de la photographie, j’étais partie pour voir Tulsa, l’expo de Larry Clark, des photos prises à la fin des années 60 dans l’Amérique profonde des petits Blancs.
C’est plus trash que l’affiche le laisse penser. Beaucoup de scènes de jeunes gens en train de se shooter, dont une fille enceinte. Clark ne veut ni dénoncer ni faire du prosélytisme. Il montre juste ce qu’il voyait à l’époque et vivait lui-même (ses “modèles” étaient sa bande de copains). C’est d’ailleurs grâce à la photo (puis au cinéma) qu’il s’en est sorti, dit-il.
J’avais besoin de contempler autre chose, pour me laver le regard (l’expo de Clark est intéressante mais dérangeante, on se sent voy*eur devant ses photos). Ce n’est certainement pas une coïncidence si la MEP présente en même temps les photos de Martine Barrat, une Française installée à New York depuis 40 ans et qui photographie les habitants de Harlem. C’est l’antithèse de Larry Clark. Elle montre l’énergie, la pulsion de vie, la beauté et la dignité des habitants de ce quartier. Ce n’est pas une vision édulcorée pour autant. Simplement, une manière humaniste de porter son regard et son objectif. Pour en savoir plus sur cette artiste au parcours étonnant, on peut écouter la série d'entretiens qu'elle a accordés à France Culture
Les deux expos se tiennent jusqu’au 6 janvier.
J’ai encore quelques provisions, mais pour éviter l’indigestion, je vais faire deux services.
Sans compter que demain, j’entraîne toute ma tribu à Lille pour découvrir la collection de François Pinault. Ce sera aussi l’occasion de revoir une ville où j’ai fait des études il y a... un certain temps (purée, tant que ça !).
Anouk a demandé :
- C’est en France, Lille ?
- Oui.
- Y’a la mer ?
- Non !
- Y’aura une piscine à l’hôtel ?
- Ben non...
- Ben y’a rien alors ?
Pauvre enfant, qu’est-ce qu’on ose lui faire subir ! Deux heures de voiture pour voir de l’art contemporain, sans même une plage ou une piscine pour se remettre de tant d’efforts. Quoique, si j’étais vraiment vache, je pousserais jusqu’à la Piscine de Roubaix. Ça lui ferait carrément les pieds.
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