28 octobre 2008
RAYONS NOUVEAUTÉ
C'est un aveu ô combien douloureux que je dois vous faire... Deux mois que j'ai ce poids sur la conscience. Allez, je me lance : je suis devenue une pétasse. Je pensais pourtant qu'à mon âge, je ne risquais plus rien de ce côté-là. Mais on ne peut jamais savoir. Tenez, si ça se trouve, dans six mois, je vais me mettre au crack ou pire, écouter du Wagner. Mais ne nous éloignons pas du sujet : je suis une pétasse et j'ai des preuves...
Ben oui, je me suis mise aux UV. C'est à mon retour de Bulgarie que l'envie m'est venue. Pour la première fois depuis une dizaine d'années et un séjour à la Martinique, je me suis entendu dire* : “Dis donc, tu as bonne mine !” Pour quelqu'un que les endives appellent “Maman !” quand elle fait le marché, c'est le kif absolu. Alors, j'ai réfléchi aux différents moyens de prolonger cette délicieuse et inédite sensation. J'en ai trouvé trois :
1/ Le maquillage. Mauvaise pioche : j'use de la houpette avec la dextérité d'un pingouin jouant des castagnettes.
2/ Un voyage au soleil pour la Toussaint : très volontiers... Y a-t-il de généreux donateurs dans la salle ?
3/ Les UV.
Voyez, j'avais pas vraiment le choix. Je suis devenue pétasse par obligation.
Le syndrome barbecue
Au début, je psychotais carrément. J'avais peur de rester coincée dans cette espèce de sarcophage et de me transformer en grosse chipolata carbonisée. Mais au bout d'une demi-douzaine de séances, je suis devenue une vieille routière du bronzage artificiel. Le lundi, à l'heure de ma pause déjeuner, je me rends à l'institut de beauté, me désape, m'allonge sur la vitre, mets mes petits besicles bleus et hop, c'est parti pour un quart d'heure sous les sunlights.
Mon hâle bulgare s'est fait la malle depuis longtemps. Je suis de nouveau pâlotte, peut-être un peu moins blême que l'an dernier à la même époque. C'est toujours ça de pris.
Mais au-delà de l'effet (placebo ?), cette séance hebdomadaire est devenue un vrai plaisir. En ces temps où la froidure nous saisit par le col, il est doux de se glisser dans cette bulle de chaleur et de laisser ses pensées dériver jusqu'à un léger assoupissement.
* C'est l'occasion ou jamais de réviser la règle de l'accord du participe passé. J'aurais écrit "Je me suis entenduE dire”, cela signifierait que je me suis entendue, moi, en train de dire quelque chose. Or, comme cela ne vous aura pas échappé, sagaces lecteurs, j'ai écrit “Je me suis entendu dire”. Sous-entendu, j'ai entendu quelqu'un dire quelque chose à moi, “me” est alors complément d'objet indirect. Donc “entendu” ne s'accorde pas. Pétasse d'accord, mais Bescherelle d'abord.
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