28 avril 2008
DROLE D'ENDROIT POUR UNE RENCONTRE
En général, j’ai pas de bol : je ne gagne jamais aux jeux de hasard et je suis assurée de toujours choisir la mauvaise file au supermarché. Et même si je choisis celle que je pense être la mauvaise, elle le devient vraiment. Je suis maudite !
Et forcément, je tombe toujours sur des caves. Je connais des tas de gens qui, un jour ou l’autre, ont eu l’agréable surprise de rencontrer leur meilleure copine de maternelle à l’autre bout du monde, ou leur premier amour à la supérette du coin. Moi, quand je tombe sur une vieille connaissance, c’est jamais quelqu’un que j’ai plaisir à voir. Et la seule fois où j’ai revu par hasard un ex dont j’avais gardé un bon souvenir, il ne m’a pas reconnue... A sa décharge, je venais d’avoir Anouk, j’avais la forme d’un joueur du PSG et la tronche de Michel Simon.
Vous les copains, je n’vous oublierai jamais !
Dernier exemple en date durant mon séjour à Forges-les-Eaux. Parmi les clients de l’hôtel, il y avait un ancien élève de l’école de journalisme où j’ai été étudiante. Franchement, je ne l’avais pas reconnu. Mais sa fille, une ado gentille un peu cucul, qui passait ses journées au mini-club, avait fièrement cité son nom à une animatrice, en précisant que c’était une huile de la rédaction de TF1 (une « star », avait-elle dit, ce qui n’avait absolument pas impressionné l’animatrice). C’est là que j’avais réalisé que ce père de famille, que j’imaginais plutôt VRP, était un ancien « camarade ».
J’ai profité d’un trajet dans l’ascenseur de l’hôtel pour lui dire que nous avions fait la même école (à une promo de différence). Il a eu l’air surpris (il ne voyait absolument pas qui j’étais), ne m’a pas demandé mon nom, mais juste « où j’étais maintenant ». Quand je lui ai répondu que j’étais secrétaire de rédaction dans un magazine grand public, il a dit « Ah bon ! », est sorti de l’ascenseur et ne m’a plus calculée de toute la semaine ! Sans aller jusqu’à évoquer « le bon vieux temps de notre jeunesse », je pensais qu’on aurait l’occasion de parler un peu des « anciens ». Manifestement, cela lui aurait fait perdre quelques minutes de son temps précieux.
J’ai vu qu’il passait ses journées devant son ordi ou l’oreille vissée à son portable. Le directeur de l’hôtel était aux petits soins avec lui... Le soir de l’interview de Sarkozy, il a dit à très haute voix au restaurant qu’il était pressé parce qu’il « devait absolument regarder la télévision ». C’était d’autant plus ridicule comme attitude que le restau est un self-service et que le personnel ne risquait pas de le retarder ! (En apercevant notre cher président sur le grand écran plat du hall, Claire, devant les clients de l'hôtel, s'est écriée : « Pas beau, Sarkozy ! ». C'est pas moi qui lui avais soufflée, c'est juste que c'est une enfant épatante.)
La revanche d’Internet
J’ai fait un truc un peu con, moi aussi. J’ai cherché le nom de cet éminent journaliste sur Internet, pour voir quelle était sa fonction exacte à TF1. Et je suis tombée sur l’article récent d’un quotidien racontant qu’il avait pris du grade récemment, contre la volonté de la rédaction et de sa chef directe ! Avec quelques détails pas piqués des vers.
Quand on est une grosse légume du plus gros média français, on se hausse du col et on se fait du blé, mais le pendant, c’est que ses faits et gestes professionnels échappent difficilement à la sphère publique (et à la blogosphère :)).
Tiens, un petit intermède vidéo pour se changer les idées (Merci Melika pour l'adresse) :
Etonnant, non ? Mais quel rapport avec mon histoire ? Simplement, une certaine conception du journalisme. Tous ces individus qui dirigent les rédactions des grands médias parisiens, qui « font » l’information censée refléter le fonctionnement de notre société, vivent entre eux, sans se mêler aux sans-grade. Leur attention est focalisée sur l’avis et la vie des puissants, qu’ils fréquentent. Mais ce qui se passe dans la vraie vie, qu’il s’agisse des ours dansants ;-) ou du quotidien des pékins moyens, ils ne le voient pas, ou à peine. Ils s’en foutent, en fait.
C’est peut-être un peu caricatural... mais pas tant que ça, pas tant que ça...
La prochaine fois, c’est sûr, ce sera camping ! Non, je déconne.
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