BERCY LA VIE
J'ai vécu un certain nombre de week-ends pourris dans ma vie, mais là, je crois bien que je viens de battre un record personnel. Mais, comme le disait cette vieille barbe de Nietzsche, ce qui ne me tue pas me rend plus forte. Et hop en allemand, pour l'édification des foules : “Was mich nicht umbringt, macht mich stärker” (z'avez raison d'être impressionnés : je suis une bête pour chercher des trucs sur Google un puits de culture). Et je suis plus sûre que jamais de ma décision.
Heureusement, il y a eu l'après-midi dominical avec mes filles. Un déjeuner et une balade cour Saint-Emilion, à Bercy. L'association des commerçants proposait des animations pour les enfants, des jeux à l'ancienne. Claire un peu petite, mais Anouk et moi on se l'est donné à donf.
Il y a une petite aire de jeu, dans le parc de Bercy. Les filles y ont joué un petit moment, tandis que je bouquinais sur un banc. Et là, j'ai reconnu une méga-célébrité ! La star de Voisin, voisine, cette série improbable de la fin des années 80, que la La 5 diffusait la nuit pour respecter les quotas de “création française“. En fait de création, il y avait deux décors et pas de scénario : les comédiens improvisaient les dialogues à partir d'un vague canevas. Cette nullité et cette vacuité inédites avaient quelque chose de fascinant… Surtout à deux heures du mat' quand l'insomniaque avait le choix entre Histoires naturelles sur TF1 et ce feuilleton sur la chaîne de Berlusconi.
Au retour, Claire s'est endormie tout de suite dans la voiture. Une station passait Don't you des Simple Minds. Alors, j'ai parlé à Anouk de ce groupe, dont j'étais fan dans ces mêmes années 80, et du film Breakfast Club, pour lequel la chanson avait été composée. Je lui ai raconté le destin de son réalisateur, le mésestimé John Hughes, décédé il y a peu. Et Anouk m'a demandé : “Et Charlie Chapeau, il est mort aussi ?” “Qui ça ?” “Celui qui a fait les films de Charlot…” Ben oui, Charlie Chapeau il est mort, mais ton imagination est bien vivante, elle !