UNE LANGUE ETRANGE ERRE…
On entre dans la période annuelle ingrate du bloguing, où tout le monde est en vacances. On est lu par trois personnes… (les plus mieux de toutes, car contrairement à ce qu'on prétend, ce sont toujours les meilleurs qui restent). Alors, c'est le moment d'aborder des sujets qui les feront fuir, elles aussi… Les questions sémantiques, par exemple. :-)
Quand on passe ses journées à lire des articles (écrits par d'autres) pour y chercher la petite bête, on finit par la trouver.
Prenez, par exemple, l'expression toute simple “je m'appelle Bidulette”. D'où qu'elle sort, celle-là ? “On m'a appelée Bidulette” ou “on m'appelle Bidulette”, d'accord. Mais “je m'appelle Bidulette” est illogique.
Ce n'est pas moi qui me suis baptisée Bidulette (sans déconner, j'aurais choisi un autre nom ! J'ai toujours rêvé de m'appeler Hildegarde). Et dans la vie courante, je m'appelle rarement moi-même : “Bidulette, viens manger ta soupe !” “Bidulette, t'es où ? C'est la galère pour te joindre…” Ou alors, il est temps que j'aille consulter.
Alors, pourquoi cette forme pronominale ? Qui d'ailleurs n'existe ni en allemand ni en anglais (mais peut-être en tadjik et en finnois, va savoir ?)
Toujours dans le domaine linguistique, j'ai lu un excellent papier dans Libé, sur la corrélation entre lacunes linguistiques et violence. Un article signé par le linguiste Alain Bentolila, très engagé (d'après ce qu'ai lu sur le Net) sur le sujet de l'illettrisme en France. Il s'est inspiré d'observations qu'il a faites lors d'une audience dans un tribunal d'instance. Eclairant…