APRES L'AVENT
J’ai bien senti que mes – pourtant brillantes – analyses en matière de tendance vestimentaire n’ont pas convaincu… Un peu comme quand Stéphanie de Monaco s’était lancée dans la chanson. Sauf qu’elle, après, elle a refait princesse. Les débouchés dans ce domaine étant limités, je me vois contrainte de revenir à mon fonds de commerce : les vicissitudes de la vie de famille.
Et parmi celles-ci, en cette période de l’année, la mère consciencieuse n’échappe que difficilement aux marchés de l’Avent. Au cours de la dernière décennie, ces temples du mauvais goût, qui essaient de nous faire prendre le Messie pour des lanternes, se sont multipliés comme des petits pains (j’ai fait six ans de catéch’, il y a des restes). Y’en a partout ! Les années précédentes, nous nous étions cantonnés au marché d’Epinay, dont les stands sont plus miteux les uns que les autres et les animations prises d’assaut par de jeunes sauvageons encapuchés et sans scrupules (Je rigole !! Je précise pour ceux qui seraient arrivés ici en tapant “Stéphanie fait son marché à Monaco” sur Google). Alors, cette année, pour changer, j’ai décidé d’aller voir comment ça se passait chez les riches. Et hop, let’s go to Enghien-les-Bains, notre improbable commune riveraine.
Oh la belle guirlande !
Pour le coup, les rives du très chic lac d’Enghien n’étaient pas envahies par des hordes d’enfants, vu que les seuls en vue étaient soient embastillés dans un “Village des enfants” destiné à libérer les parents de leur progéniture (sympa pour une manifestation dédiée à Noël !), soit marchant sagement aux côtés de papa-maman ou dormant dans leur poussette. Quant à la seule activité destinée aux minots, elle était proposée par un mystérieux comité d’amitié franco-belge et animée par des mammies locales. Elle consistait en la fabrication de guirlandes ! Au bord de la dépression hivernale, j’ai demandé : “Anouk, ça te dit ?” “Oh oui Maman ! Super!” a répondu ma fille, toujours partante pour les plans foireux. Avec l’aide d’une dame du cru, aussi dynamique qu’une limace sous Lexomyl, elle s’est donc attelée pendant une très longue demi-heure au montage de ce qu’il faut bien appeler “une décoration de Noël”, à défaut d’un terme plus adéquat (“merdouillou à paillettes ?”), tandis que Claire et moi, nous gelions sur place (mais même frigorifiée, elle est belle comme un ange, ma fille).
Je passe sur la vente d’anges en plâtre, de pain d’épice ou de spécialités portugaises, qui me laissa de glace. Les échos d’un chœur gospel étaient censés réchauffer l’atmosphère, mais quand je vis la déco de la scène sur laquelle les chanteurs se produisaient…
… je me suis dit qu’il était plus que temps de dire au revoir au papa Pingouin, à maman Ours et à toute leur famille.
L’année prochaine, les communes devraient organiser une cérémonie de remise des prix aux marchés de l’Avent, avec des catégories comme : “stand le plus kitsch”, “vin chaud le plus écœurant” ou “animation la plus tartignolle”. Il y a aurait une sacrée concurrence, c’est moi qui vous le dis.
Commentaires sur APRES L'AVENT
- @Mab : c'est un bonnet H&M, offert l'année dernière à Anouk.
@Croissant : Ça marche de plus en plus le gospel. Succès des chorales + retour du religieux ?
@Heure-Bleue : à l'occasion, fais-moi signe.
@Maky : si, si... Enghien c'est très sympa. Assez exotique pour moi, mais j'aime bien.
@Le goût : les braseros, les pingouins, les drapeaux... c'était trop de la balle.
On oublie toujours Gaspard. Je me demande pourquoi.
