18 novembre 2007
LES TROUS DU U LES JOURS DE GREVE
Je ne me prononcerai pas sur la grève. Non que je n’ai pas d’opinion sur la question, mais je suis un être lâche, et je n’ai pas envie de subir de commentaires désagréables qui finiraient de me pourrir ma journée. Parce que, demain, à en croire Météo France (en grève mardi), non seulement ça va cailler la mort, mais en plus il va pleuvoir sous des bourrasques septentrionales peu susceptibles de contribuer au réchauffement climatique. Autrement dit, mes 24 kilomètres à bicyclette quotidiens vont être encore plus cauchemardesques que la semaine dernière. Je suis tellement naze quand j’arrive au boulot que je n’arrive même pas à viser les trous du U pour attacher mon vélo ! Et quand je parle de trous du U, je ne pense pas un instant à tous ces sympathiques cheminots, ces “Arschlöcher” comme on dit en allemand (terme affectueux désignant des personnes à la fois subtiles, douces, respectueuses d’autrui, glamour en diable... la langue de Goethe est une langue riche. En anglais, le mot existe aussi, on parle de “assholes”, mais c’est moins chantant), mais bien à un antivol bon marché et d’un usage malaisé.
Cet entraînement quotidien, qui devrait me permettre de monter sur le podium du prochain Paris-Roubaix, m’a permis de faire une étonnante découverte : les automobilistes sont de grands niais. J’ai en effet investi dans un accessoire pompeusement baptisé “écarteur de danger” et qui consiste en une tige de plastique d’une quarantaine de centimètres, placée à l’horizontale, avec en son extrémité un réflecteur. Mais suis-je bête, le mieux n’est-il pas de vous montrer une photo ? D’autant que, ça tombe bien, j’en ai pris une :
Comme vous le constatez, car vous êtes observateur, un habile bricolage, quasiment invisible, maintient la tige à l’horizontale. Il était spécifié sur la notice : “A faire installer par un technicien habilité”. Mais bon, j’avais pas ça en stock. Vous noterez également que j’ai soigné le cadre. Faut dire que c’était le premier jour de grève, qu’il faisait beau et que j’étais encore pleine d’allant.
Pur look
Le but de cet objet d'apparence insignifiante est de faire peur aux conducteurs d’engins à moteur et de les inciter à s’écarter des vélos en les dépassant. Pour tout dire, j’étais un peu dubitative. A tel point que j’ai d’abord envisagé d’installer une version maison. Une fourche, par exemple. Mais un accident est vite arrivé et j’ai eu peur d’être transformée en bouchée de fondue bourguignonne en cas de chute. (Non, là je n’ai pas de photo... Désolée).
Eh bien, figurez-vous que ce petit machin ridicule est d’une efficacité redoutable. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des automobilistes (sans doute la peur absurde de rayer leur précieuse carrosserie), mais ils font de vrais écarts pour éviter de s’y frotter de trop près ! Alors que sans ce bidule, c’est taillage de gilet fluo assuré. Parce que j’ai aussi acheté un magnifique gilet jaune, taille 62, qui me sied à ravir. Franchement, avec mon bonnet rose en forme de préservatif, mon écarteur de danger, et mon gilet de la voirie, j’ai une touche d’enfer. Mais là, pour la photo, vous pouvez toujours courir.
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